Qu’est-ce que l’hypnose thérapeutique ?


Nous avons tous une représentation de ce qu’est l’hypnose à travers les émissions grand public et le cinéma. Mais attention, ces images génèrent un certain nombre de croyances concernant l’hypnose, et nous devons bien différencier l’hypnose de spectacle de l’hypnose thérapeutique. Quand l’une utilise la fascination comme ressort principal, dans l’objectif d’impressionner et divertir un public, l’autre utilise un mode de fonctionnement naturel du cerveau pour se débarrasser d’un symptôme gênant.

L’état hypnotique est un mode de fonctionnement du cerveau, naturel, différent de la veille et du sommeil. Nous l’expérimentons plusieurs fois par jour sans nous en rendre compte : il s’agit de ces moments où notre corps est ancré dans le présent, le réel, et la pensée s’évade ailleurs. Par exemple, cela peut nous arriver quand nous conduisons en mode automatique sur une route que l’on connaît bien et pensons à tout autre chose. Notre corps et notre esprit sont alors dissociés, à deux endroits différents.

Nous pouvons apprendre à retrouver ce mode de fonctionnement, avec l’aide d’un thérapeute d’abord, puis seul grâce aux techniques d’autohypnose. Le sujet garde entièrement le contrôle de lui-même. A tout instant, il a la possibilité de sortir de l’hypnose. S’il a les yeux fermés la plupart du temps, il entend tous les bruits environnants. La communication reste possible avec le thérapeute, en parlant ou en utilisant un système de signaux (bouger les doigts ou la tête). Le sujet reste actif et volontaire.

L’objectif est d’absorber le conscient dans une sorte de rêverie pour que l’inconscient, libéré du carcan de nos croyances limitantes et de nos défenses, puisse faire ce qui est bon pour nous. Il s’agit d’accéder à nos ressources inconscientes pour retrouver un équilibre plus confortable, se libérer de l’immobilisme afin d’impulser un mouvement vers du mieux. Sous hypnose, le sujet est plus ouvert à la suggestion que le thérapeute pourra faire de manière directe ou indirecte à l’aide d’analogies et métaphores.

Bien que les neurosciences puissent nous livrer des images du cerveau sous hypnose et que les études se multiplient, le fonctionnement de l’hypnose reste encore bien mystérieux. Malgré cela, cette technique est de plus en plus utilisée dans un cadre thérapeutique : les médecins l’intègrent à leur pratique dans les blocs opératoires pour que les patients contrôlent mieux leur douleur et leur anxiété, mais aussi dans les services de cancérologie, en soins palliatifs, en obstétrique, en odontologie, en dermatologie. L’hypnose a fait ses preuves auprès de personnes migraineuses, dans la fibromyalgie, les douleurs rhumatologiques, les douleurs du tube digestif. En ce qui concerne les troubles psychiques, elle peut être efficace en cas de dépression, d’anxiété, de troubles du sommeil, de phobies, de stress, de dépendance tabagique, de troubles du comportement alimentaire. Mais finalement, « peu importe de savoir ou pas comment et pourquoi l’hypnose fonctionne, pourvu que le sujet atteigne son objectif, qu’il aille mieux » (Gaston Brosseau, psychologue et hypnothérapeute canadien).

Le cerveau dans tous ses états (Science et Avenir)

Hypnose – Définition (Hypnose.fr)